DECOUVRIR Février 2015

Acoustique musicale 1 :

Je vais vous emmenez assez loin dans la découverte des instruments à cordes.
Commençons par le plus simple.
Lorsque je fais des animations à des scolaires (enfants de 8 à 12 ans) je procède de cette manière.
Pour qu’une corde dégage un son il faut :
1- La tendre : une extrémité est fixe, l’autre est tendue soit par une mécanique de guitare, soit par une masse ou un ressort à l’autre extrémité.
2- L’exciter, soit en la grattant (doigt ou médiator) soit en la frottant (archet + colophane) soit en la frappant (petit marteau)

Une corde tendue par un seau d'eau, une fois grattée par un médiator ou frottée par un archer, dégage un son

Une corde tendue par un seau d’eau, une fois grattée par un médiator ou frottée par un archer, dégage un son

L’expérience que je réalise devant eux se présente ainsi :
Une masse de bois, ici de l’érable, sur laquelle est tendue une corde à piano de diamètre 0,3 mm.
Elle est enroulée à une extrémité autour d’une vis implantée dans le bois. Elle repose sur un chevalet, en érable également, passe ensuite sur une poulie puis se crochète à l’autre extrémité à l’anse d’un seau à moitié rempli d’eau.
Le seau d’eau est un bon moyen pour faire apprécier par de jeunes enfants la notion de tension. Plus il y a d’eau dans le seau, plus il est lourd. Ça ne s’apprend pas.
Nous abordons aussitôt les fondamentaux de l’acoustique musicale
En pratique cela donne :
L’archet excite la corde entre le chevalet et la poulie. La corde vibre, un son se dégage de cette vibration. J’ajoute de l’eau dans le seau, la tension de la corde augmente et le son devient plus aigu.
– Plus la tension de la corde est grande plus le son monte vers les aigus.
Inversement plus la tension diminue plus le son descend vers les graves.
Deuxième constat :
Si j’excite la corde sur le brin avant (de la poulie au chevalet) ou sur le brin arrière plus long que le précédent (du chevalet à la vis), lequel des deux brins délivre le son le plus grave ?
Réponse: Le plus long des deux.
Le violon = cordes courtes. Sa vocation est de délivrer des sons aigus à médium.
La contrebasse = corde longues, sa vocation, délivrer des sons graves.
– Plus la corde est longue plus le son est grave.
Voilà pour les jeunes enfants. On peut jouer avec ça de différentes manières. En particulier déplacer le chevalet et chanter les notes obtenues. Reconnaître sur l’accordeur les notes produites. Ajuster une note précisément à l’aide de l’accordeur en déplaçant d’une quantité minime le chevalet dans un sens ou dans un autre.
Important : il ne faut jamais se départir de l’oreille. Toujours privilégier les séquences de jeu où l’oreille est souveraine. Par exemple faire tourner le dos ou mettre un foulard sur les yeux et faire deviner si la note a monté ou descendu. Effectuer des déplacements minimes pour que le jeu conserve de l’intérêt. Au niveau d’un petit groupe c’est encore plus ludique.
Dans la prochaine séquence, je vous expliquerai comment je procède avec mes stagiaires dont l’objectif est de réaliser de la belle lutherie.

Le chevalet

Le chevalet

Je saisis l’occasion que le chevalet soit présent sur la photographie suivante pour vous rappeler sa fonction : transmettre les vibrations de la corde à la pièce sur laquelle il s’appuie (la table d’harmonie).

Voyez l’angle formé par les deux brins de la corde sur le chevalet. Environ 160°. Plus cet angle d’appui sur le chevalet est fermé de 180° vers 150°, plus le son produit par l’excitation de la corde est fort.

Contrairement à ce que l’on peu croire, ici le son est très audible car les surfaces mises en vibrations sont très étendues = surface du bloc en érable + surfaces de la table en épicéa.

Désolé, d’avoir présenté une séquence aussi simple mais elle est le départ incontournable de l’acoustique musicale.
Je sais, je sais, c’est pas facile mais demandez à vos adolescents de s’intéresser à cette séquence qui va s’enrichir petit à petit.

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