DECOUVRIR Avril 2015

Enfin nous allons passer aux choses sérieuses.

Comment fonctionne

un instrument à cordes ?

Une corde tendue sur une caisse de résonancee

Un monocorde

Produire le son

Sans me poser trop de questions sur les spécificités des bois je fabrique (clous et colle) une boîte à chaussures. J’ai cloué à la place du couvercle une planchette en épicéa.

Un manche, appelé « touche » est fixé au dessus de la table sur deux arceaux.

Ici pas de lutherie raffinée, on cherche à mettre en valeur les fondamentaux de l’acoustique musicale.

J’ai tendue une corde en acier de 3/10e de mm de diamètre d’un point fixe à un point de tension réglable pour la corde (la mécanique d’une guitare dont la fonction est celle du seau d’eau présenté en amont). Le chevalet est inséré entre la corde et la table d’harmonie (le couvercle)

Lorsque la corde est mise en vibrations en la grattant ou en la frottant ou en la frappant elle dégage un son presque inaudible.

Ces vibrations sont transmises à la table d’harmonie par le chevalet. Cette table vibre à son tour à la même fréquence que la corde. Si la note, par exemple est un sol3, corde et table vibrent 392 fois par seconde à fréquence de vibrations = 392 Hertz

En vibrant la table « secoue » les molécules d’air qui l’entourent tant au dessus d’elle qu’au dessous. (d’où l’ouverture sur la table afin de récupérer le son à l’intérieur de la caisse)

Son grand dimensionnement amplifie le volume sonore.

Produire plusieurs sons

Le chevalet transmet ses vibrations à la table

Le chevalet transmet ses vibrations à la table

Il suffit d’installer sur la touche des frettes ou barrettes de guitare, ici des clous. En appuyant sur la corde tendue derrière le clou, on réduit la longueur vibrante donc on produit une note plus haute (plus aigue)

Installons sur la touche plusieurs clous, on pourra produire plusieurs notes. Ils sont maintenus en place par des épingles à linge.

Produire une suite de notes musicales

Si l'on appuie sur la corde entre deux pointes, on diminue la longueur vibrante donc la note produite est plus haute (plus aigüe)

Si l’on appuie sur la corde entre deux pointes, on diminue la longueur vibrante donc la note produite est plus haute (plus aigüe)

Nous allons trouver la suite classique :

do, do#, ré, mib mi, fa, fa#, sol, sol#, la, sib, si

Il s’agit de placer chaque clou à une distance calculée du chevalet.

Pour ce faire on multiplie la longueur vibrante de la note la plus petite par 1,0594632. Prendre 1, 059 c’est déjà pas mal comme précision jouant sur la justesse de l’instrument.

On obtient ainsi la longueur vibrante de la note immédiatement au dessous (plus basse, donc longueur plus grande)

Cette deuxième valeur multipliée par 1, 059 donne le son immédiatement au dessous (plus basse, donc longueur plus grande)

Et ainsi de suite.

En vérité on procède autrement .

On se fixe le diapason de l’instrument. C’est la longueur vibrante la plus longue de l’instrument celle qui donne la note la plus grave (la plus basse)

Je prends l’exemple de la vielle à roue qui est ma spécialité.

Mon diapason pour la note la plus grave est de 350 mm . Je règle sa tension de manière à obtenir, en la faisant vibrer, la note sol 3, le sol dans l’octave 3.

La note immédiatement plus haute, la plus proche s’obtient en multipliant 350 mm par une valeur inférieure à 1 si je veux réduire la longueur vibrante. Cette valeur précise qui me donnera le sol dièse 3 est l’inverse de 1,059 , c’est 1/1,059 = 0, 944. Donc 350 x 0,944 = 330,5

Ainsi de suite 330,5 x 0,944 = 312 on obtient le la 3 (fréquence 440 Hz, ici en France c’est la tonalité du téléphone). Ect…, ect…

Par la main gauche on excite la corde, par la main droite on fait varier la longueur vibrante

Par la main droite on excite la corde, par la main gauche on fait varier la longueur vibrante

Cet instrument bizarre que j’ai conçu à des fins pédagogiques délivre des sons agréables et forts. De là à prétendre proposer un instrument d’orchestre il y a bien une montagne à franchir. Prochainement nous tenterons une visée à la jumelle sur  cette montagne qui  exprime bien ce qu’est le noble métier de luthier. Le sommet est haut mais pas inaccessible.

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